Le défi permanent du syndicalisme agricole !
Édito par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA 29
A nouveau Gouvernement et nouvelle Assemblée, de nouvelles relations sont à construire pour notre syndicat majoritaire ! Certes, on nous accuse continuellement d’une trop grande proximité avec les décideurs publics mais combien de textes de lois ou de décisions ont été amendés voire profondément modifiés évitant ainsi des catastrophes pour notre agriculture ! Quand on voit ce qui se passe actuellement aux Pays-Bas, et les manifestations monstres contre « les plans azote » suite aux décisions radicales de l’Administration, on ne peut que se féliciter d’avoir un syndicalisme fort, maintenant une pression incessante dans les lieux de décision et auprès des politiques !
Un rendez-vous a d’ores et déjà été donné cet été à nos députés nouvellement élus sur nos exploitations pour qu’ils puissent prendre la mesure des défis qui les attendent ! Charge à eux de nous convaincre qu’ils veulent, comme nous leur martelons, « sauver la puissance de l’agriculture finistérienne » ! Si l’essentiel d’entre eux ont voté Egalim 1 puis Egalim 2, encore faut-il qu’ils en assument le service après-vente ! Et dans le contexte bien particulier d’une Assemblée Nationale disparate et sans majorité relative, comment vont-ils défendre leur bilan et mettre en œuvre un programme dans lequel la défense de l’agriculture et de l’alimentation ne semble pas être la priorité ? Ne soyons pas naïfs mais toujours particulièrement vigilants pour que le discours sur la souveraineté ne reste pas seulement incantatoire, et que de vraies décisions soient prises pour que la France ait encore des agriculteurs et une agriculture demain !
Quand on voit les conséquences inéluctables du conflit ukrainien sur les productions animales et végétales du vieux continent, il est urgent que nos décideurs politiques prennent la mesure des difficultés à venir pour les pays européens, ultra dépendants des céréales ukrainiennes et russes, et les décisions qui s’imposent pour conforter notre puissance agricole. Arrêtons de croire que ce conflit cessera sans que le monde géopolitique n’en soit bouleversé ! Avec une dépendance à 60 % de la filière porcine espagnole, comment peut-on envisager qu’elle n’en subisse pas les conséquences ? Comment vont se réorganiser les circuits commerciaux avec des quantités qui seront moindres et des tensions inévitables ?
Alertons nos responsables politiques sur l’urgence à revoir leur copie pour construire avec nous l’agriculture de demain ! Arrêtons de nous focaliser sur une diminution drastique de l’élevage breton à horizon 2050 comme réponse aux problèmes climatiques et environnementaux ! C’est le meilleur moyen pour ne pas chercher les solutions durables, économiques, sociales et environnementales. Oui, nous devons préparer l’avenir pour les agriculteurs d’aujourd’hui et leurs successeurs ! Mais encore faut-il que le syndicalisme soit écouté et convié aux travaux qui nous concernent en premier lieu, contrairement à toutes les ONG qui ont un avis sur tout mais dont les objectifs sont bien plus obscurs que le propos simplificateur et à charge.
Ne laissons pas les autres s’exprimer à notre place !