Élections européennes : pour que l’Europe agricole retrouve ambitions et perspectives
Édito par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA 29
Ces dernières semaines, les occasions d’écouter les candidats aux élections européennes présenter leurs propositions et leurs programmes se sont démultipliées. Par le biais de débats organisés sur toutes les chaînes de radio et de télévision d’une part, mais aussi via notre réseau qui s’est emparé du sujet au niveau régional (voir ICI) et national (voir ICI) en organisant des événements permettant aux candidats des principales listes de s’exprimer sur leurs visions.
Ce que l’on retient ? Sans surprise, l’existence de lignes de partage entre les projets. Certaines listes présentent une vision économique, quand d’autres ont une ligne plus politique, notamment centrée sur la préservation de l’environnement et de l’agriculture comme protecteur de la biodiversité. La PAC représente aussi un sujet de division, entre des candidats qui défendent une aide surfacique et d’autres une aide à l’actif, sans toutefois se poser véritablement la question de l’avenir de la PAC. Mais ce que l’on regrette surtout, c’est la tournure franco-française qu’ont pris les débats. Quel candidat s’est réellement emparé des enjeux européens dans cette campagne ?
Notre réseau n’a pas vocation à donner de consigne de vote. En revanche, il est de notre devoir de rappeler ce que nous défendons au quotidien. Nous, agriculteurs, restons avant tout des producteurs d’alimentation pour nos concitoyens. Mais notre production ne peut se limiter aux seules frontières françaises, et mêmes européennes. Certains secteurs du monde nous offrent des débouchés pour des produits, comme les oreilles et pieds de cochon, qui ne sont pas valorisés chez nous mais qui le sont ailleurs dans le monde. Pour certaines de nos productions, ces relations commerciales répondent à des besoins impérieux, tels que les plants de pomme de terre que nous exportons vers de nombreux pays d’Afrique ou du Moyen Orient. Une agriculture repliée sur elle-même n’est donc pas une solution à envisager. N’oublions pas de valoriser notre rôle de producteurs d’énergie – une production dont nous devons rester maîtres, sans toutefois qu’il dépasse notre mission première de production alimentaire.
Le scrutin à venir est primordial ! L’Europe, nous la côtoyons tous les jours. Dans notre quotidien de citoyen, mais aussi dans notre profession. L’impact de ces élections est fort, car nombre de directives européennes régissent notre métier. Parfois, elles sont sources de distorsions avec les autres pays européens qui les traduisent différemment, créant ainsi des non-sens. Parfois encore, elles sont distorsives avec des pays extérieurs qui n’appliquent pas les mêmes règles, et envers lesquels l’Europe montre toujours une naïveté un peu confondante pour ce qui est des contrôles à l’entrée de denrées sur notre territoire.
C’est pourquoi nous devons nous mobiliser pour que les enjeux agricoles, nos enjeux, soient écoutés et pris en compte. Historiquement, les agriculteurs se déplacent massivement pour aller voter. Autant que les résultats, la participation est primordiale. Alors le 9 juin, ne faisons pas mentir les statistiques, allons voter !