Il est grand temps de retrouver voix au chapitre !
Édito par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA 29
Les Français aiment leurs agriculteurs. Pourtant, le climat ambiant est de plus en plus délétère. Intrusions en élevage, articles à charge, dénigrement… C’est toute la profession agricole qui souffre aujourd’hui de ces attaques, qui sont le produit d’une minorité. Et c’est bien cette minorité extrémiste qui vient polluer le débat en s’attaquant à l’agriculture de manière violente, et le tout sans réel fondement. Ces gens sont-ils ouverts à l’échange et la discussion avec nous ? Absolument pas ! Nous avons beau nous exprimer avec un discours de vérité, étayé par des chiffres et des preuves scientifiques, rien n’y fait. Ces gens veulent la fin de notre agriculture, de nos élevages, et rien ne leur fera changer d’avis !
En plus de véhiculer une image fausse de l’agriculture, cette minorité réussit à nous invisibiliser dans le débat au sein des instances décisionnaires. L’exemple du PAR 7 l’illustre bien. Il y a tellement de monde autour de la table que nos discours et nos positions sont étouffés. Pire encore, on se retrouve face à une administration qui veut plaire à tout le monde et se désengager de toute responsabilité. C’est laisser un boulevard à ces minorités, et nous déposséder, nous agriculteurs, de notre métier !
La question de l’eau est symptomatique de ce problème : nous ne sommes pas écoutés ! Les agriculteurs sont pris pour cible, accusés de s’accaparer l’eau et de la gaspiller. C’est bien mal connaître le cycle de l’eau ! De même, rappelons pourquoi les agriculteurs utilisent de l’eau : pour remplir les assiettes des Français. Sans eau, pas d’agriculture, et donc pas d’alimentation. Pour l’exprimer encore plus simplement : sans le travail des agriculteurs, des assiettes et des ventres vides !
Nous autres agriculteurs, nous ne ferons pas d’agriculture sans eau. Le changement climatique va induire des aléas plus forts demain. Nous devons nous engager dans la voie de la sobriété et adapter nos usages par des solutions de gestion de l’eau, comme le stockage. Nous devons développer des projets et engager les investissements nécessaires pour notre avenir ; mais nous ne pourrons les porter seuls. L’appui du politique sera indispensable ! Quelle France voulons-nous demain ? Une France dépendante de l’extérieur ? Ou une France qui a su prendre les bonnes décisions au bon moment pour nourrir sa population et préserver son économie ? C’est aujourd’hui que nous devons nous retrousser les manches et que les bons choix doivent être faits !