7 avril 2023

Notre agriculture mérite mieux !

Édito par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA 29

Ces derniers temps, allumer la télévision ou ouvrir son journal chaque matin n’a rien de réjouissant : nous sommes assaillis d’images de violence, dans les villes comme dans les campagnes. Les récents événements dans les Deux-Sèvres nous prouvent que le monde agricole n’y échappe pas ! Événements d’ailleurs traités dans les médias avec un parti pris certain ; l’agriculture, érigée comme dangereuse et destructrice, ne serait que « productiviste » et aux mains de « l’agrobusiness ». Que d’inepties ! Certains semblent oublier ce qu’est l’agriculture : une activité économique dont l’agriculteur peut tirer un revenu suffisant pour vivre, une activité aussi qui repose sur la liberté d’entreprendre. C’est pour la FDSEA un point important qui sert de base à notre rapport d’orientation 2023 intitulé « Des perspectives pour des agriculteurs libres, fiers et entreprenants ».

Concernant les événements dans les Deux-Sèvres, remettons l’église au milieu du village : les réserves d’eau servent à tous les agriculteurs, et pas seulement aux « grosses » exploitations comme on peut l’entendre çà et là. Dans le cas de Sainte-Soline, les réserves en cours de construction sont autorisées et tous  les recours juridiques terminés. Une fois encore, la remise en question de projets qui ont obtenu toutes les autorisations nécessaires nous interpelle. Le respect de la loi serait-il variable en fonction des humeurs des militants écologistes ? La loi s’applique à tous !

Bien sûr, les récents événements dépassent le simple cadre de l’agriculture et s’inscrivent dans une actualité sociale tumultueuse, avec des militants radicaux qui s’emparent du sujet des réserves d’eau et de l’irrigation pour assouvir leur seule volonté : tout casser. Mais derrière ces images de chaos, c’est le positionnement d’une organisation qui se définit comme syndicat agricole qui nous interroge. Comment prétendre représenter les agriculteurs quand on œuvre à mettre en péril le travail de ces mêmes agriculteurs ? Quelle irresponsabilité !

Les événements de Sainte-Soline ont largement fait réagir, notamment dans le monde agricole. Mais où sont les réactions quand ce sont nos élevages qui sont attaqués ? Qui s’insurge quand des militants s’introduisent dans les élevages et détruisent l’outil de travail de ceux qui nous nourrissent ? Nous espérons que le gouvernement et nos représentants politiques en sont aussi conscients – ceux-là même qui affichent leurs ambitions de souveraineté alimentaire dès lors que la guerre est à nos portes ou que les rayons des supermarchés se vident, mais qui semblent oublier que celle-ci ne sera possible que si l’on donne aux agriculteurs les moyens d’exercer leur métier sur la durée, en toute sécurité et avec une juste rémunération.