Edito de Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA
Stop à tout activisme comme à toute guerre !
La guerre en Ukraine a débuté il y a seulement quelques semaines, et les conséquences géopolitiques, économiques, mais aussi dans le quotidien des citoyens européens sont déjà colossales. L’Europe a un réveil douloureux. Après avoir abandonné l’agriculture et l’alimentation sur l’autel du dogme de la décroissance, les institutions européennes doivent aujourd’hui faire face à la réalité de menaces de famines et à l’urgence absolue de réarmer l’agriculture du vieux continent.
On aurait pu imaginer, au vu des enjeux actuels, que les activistes anti-tout et en tout genre feraient profil bas et laisseraient un peu de répit au monde agricole, lui-même en proie à des turbulences extrêmes. On aurait pu, oui… Mais c’est sans compter sur la bêtise absolue et la radicalité de ces activistes. Acte 1 : samedi 19 mars, le « Collectif contre les fermes usines » a bloqué un train transportant des céréales destinées à la fabrication d’aliments pour bétail et déversé son contenu sur les voies. Le tout avec le soutien d’Eau et Rivières de Bretagne… et de la Confédération paysanne. Rien d’étonnant malheureusement pour ce syndicat qui s’affiche aux côtés de Greenpeace, association ouvertement anti-élevage. Gageons que depuis leur approbation de la circulaire Voynet-Le Pensec qui a mis le feu à la campagne finistérienne à la fin des années 90, ils ne changent pas ! Acte 2 : samedi 26 mars, des activistes anti-bassines – dont certains à T-Shirts et drapeaux jaunes et noirs, encore, ont dégradé une propriété privée et pris à partie des responsables syndicaux locaux. Acte 3 : samedi 26 avril prochain, le « collectif contre les fermes usines » annonce une manifestation contre un projet d’installation de deux jeunes en production porcine dans les Côtes d’Armor.
L’escalade des actions de ces activistes désormais sans ZAD et sans aéroport, alimentées par des syndicats complices des pourfendeurs de notre métier d’agriculteur, a pour toile de fond la campagne électorale. Les prétextes d’actions radicales se multiplient et les activistes se défoulent sur les sujets agricoles. Le pouvoir politique semble bien à la peine pour réagir ! Pourtant, les finalités politiques de ces actions coups de poing ancrées dans un militantisme décroissant sont, elles, bien réelles. Et ce peu importe le contexte géopolitique dramatique que l’Europe doit affronter en ce moment.
Pour la FDSEA, il est hors de question de laisser prospérer dans la société et auprès des élus politiques cette idéologie militante dangereuse pour nos exploitations, pour notre agriculture et pour la sécurité alimentaire de nos concitoyens. Cette actualité montre ô combien le travail syndical est important. La vie démocratique de notre FDSEA est un rempart et une force contre nos détracteurs.
Après notre assemblée générale, qui a réuni 300 personnes, c’est bientôt le moment du Conseil électif qui renouvellera le Conseil d’administration de la FDSEA. Rappelons que le Finistère est excentré, y compris des centres de décision. Pour porter la voix de l’agriculture finistérienne, nous avons besoin de femmes et d’hommes engagés, pour mener un travail de fond au service du collectif ! Au quotidien, l’action syndicale doit être menée par et pour les adhérents, dans la durée, grâce à tout notre réseau. Nous serons toujours plus forts ensemble !