4 février 2021

Edito régional de Jean-Alain Divanac’h, président de la FDSEA

 

 

Pour une Agriculture conquérante !

 

Les débats sur la prochaine programmation de la PAC s’animent en vue de la rédaction du Plan stratégique national français avant l’été et la bataille d’influences a d’ores et déjà commencé ! Concrètement, pour une majorité des agriculteurs, cela risque de se traduire par une érosion des montants des aides directes et par une conditionnalité accrue pour les percevoir.

Cela fait plus de 20 ans que ces aides compensatoires se transforment inexorablement en perfusion vitale pour beaucoup trop de nos exploitations. Leur gestion, de plus en plus politique, nous éloigne des réalités de marché sous couvert de demandes sociétales souvent amplifiées, voire utilisées à des fins moins avouables (véganisme, lobby anti phytos…).

Cette dépendance aux aides, en masquant des pertes de compétitivité, des faiblesses d’investissement, contribue à fragiliser nos exploitations et, couplée avec une trop faible rentabilité et des charges écrasantes, à les rendre très vulnérables.

Elle a pour conséquence une déconsidération du métier, une perte de confiance des agriculteurs, qui peut conduire d’abord à la décapitalisation (arrêt de l’activité d’élevage par exemple) mais rapidement aussi à l’entrée de capitaux extérieurs, une mainmise de donneurs d’ordre qui mettent l’agriculteur en totale dépendance, n’étant plus qu’un sous-traitant ! Nos exploitations et les projets des jeunes agriculteurs doivent générer des résultats pour assurer un revenu et permettre d’investir en indépendance et en responsabilité.

La FDSEA a toujours défendu et continuera de défendre les agriculteurs dans tous leurs projets, quelles que soient leurs productions, en conventionnel comme sous labels et pour tous les marchés, le local, le national comme l’export.

Comme pour la sauvegarde de notre souveraineté alimentaire, nous devons nous battre pour une PAC, et pour des politiques publiques soutenant une agriculture économique, qui en répondant aux marchés alimentaires, est en capacité d’innover et d’intégrer les vrais enjeux environnementaux et sociétaux, partagés au moins au niveau de l’Europe.

Une politique de projets d’entreprise et d’investissements, structurante pour nos exploitations et nos productions, se saisissant de l’opportunité donnée par l’Europe de mettre en œuvre des Programmes Opérationnels gérés par des Organisations de Producteurs (OP), animées par de vrais projets collectifs en Association d’OP, constitue le meilleur moyen pour préparer l’avenir et valoriser des budgets encore en baisse d’ici 2027.

La FDSEA porte l’ambition d’une agriculture qui, établie sur des filières longues qui ont montré leur robustesse mais également sur des filières courtes qui répondent à des projets plus individuels, s’organise dans le renouvellement des générations et conserve toute la vitalité des territoires ruraux.

Plutôt que de nous laisser imposer de multiples formes de dépendance, donnons-nous les moyens d’entreprendre en toute liberté !