15 septembre 2020

Edito de Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA

 

 

Ras-le-bol du populisme écologique : responsabilité, pragmatisme et ambition pour l’agriculture !

 

Il y a un an de cela, à la sortie d’une rencontre avec le Préfet, la FDSEA dénonçait une pression sociétale de plus en plus lourde à supporter pour les agriculteurs. La FDSEA mettait en garde contre la gangrène du populisme écologique qui renforce les normes sur l’activité agricole, jusqu’aux décisions les plus aberrantes, les plus radicales, les plus insupportables. Le populisme vert se nourrit des accusations systématiques des agriculteurs par des extrémistes « écolos et animalistes », relayées par des élus politiques.

 

L’agriculture hystérise les débats de notre société : chacun s’autoproclame expert, surtout sur nos pratiques agricoles. Le référendum « pour les animaux » en est un exemple flagrant. Bien d’autres questions mériteraient pourtant de mobiliser notre société : pour ou contre la pollution en ville ? Pour ou contre l’hydroxychloroquine ? Pour ou contre les mesures sanitaires à l’école ?… C’est d’une stupidité sans nom, autant que les solutions extrêmes qui peuvent en sortir. Après avoir voté le jour sans viande à la cantine, l’interdiction des néonicotinoïdes, voilà que le référendum pour les animaux est soutenu par plus de 140 députés !

 

La parenthèse du Covid, avec les remerciements du chef de l’Etat aux mondes agricole et agroalimentaire, a laissé espérer un « monde d’après » plus pragmatique et plus serein. Et pourtant, des élus politiques continuent de courir derrière les militants écolos et vegans, faisant le jeu d’un populisme écologique. Des agriculteurs sont attaqués dans leurs champs et dans leurs élevages. Des boucheries et des fromageries sont la cible d’attaques vegans. Du producteur au consommateur, nul n’est épargné par la dictature antispéciste.

 

Nous sommes entrés dans le dur des idéologies qui menacent notre activité, mais aussi l’Etat de droit, notre démocratie et notre humanité. Pour ces raisons, un enjeu de très court terme pour la FDSEA est d’obtenir la dissolution des groupuscules extrémistes antispécistes. Ce ne sont pas quelques figures « propres sur elles », comme plusieurs célébrités ou quelques patrons médiatiques de grandes entreprises, qui sauraient faire oublier à nos députés les intérêts financiers colossaux qui se jouent derrière les mouvements antispécistes.

 

Le rôle de la FDSEA est d’œuvrer auprès des élus politiques pour apporter de la rationalité et du réalisme aux débats qui entourent notre activité et pour rechercher des solutions viables économiquement et écologiquement. Nos principaux compétiteurs européens bénéficient largement du pragmatisme des décisions politiques ; autrement dit, ils bénéficient d’avantages compétitifs quand les politiques français nous enfoncent.

 

Les débats sur les transitions et sur les évolutions de nos pratiques doivent se faire avec nous, agriculteurs professionnels, et a fortiori avec le réseau FNSEA qui est l’organisation syndicale majoritaire et représentative des agriculteurs. Notre syndicat tire son ancrage et sa force d’élections démocratiques à tous les échelons. Cela ne souffre aucune comparaison avec une frange minoritaire de militants qui agissent dans le plus strict anonymat et qui manipulent l’opinion et les peurs de nos concitoyens.