10 octobre 2019

Edito Lettre aux adhérents par Nadine Plusquellec, Vice-présidente de la FDSEA

 

Alors que la prochaine Politique Agricole Commune (PAC) arrive à échéance fin 2020, rarement tant de menaces et d’incertitudes ont pesé sur l’évolution de cette politique européenne ; à commencer par le Brexit, qui va creuser un trou dans le prochain budget de l’Europe à 27. L’Europe affiche dorénavant d’autres priorités budgétaires que l’agriculture, comme la défense et la gestion des migrations. En l’état, il est évident que le financement de ces politiques se fera au détriment de la PAC , et seule une volonté politique forte pourra sauver le budget agricole européen. Rappelons-nous que l’accord Chirac – Schroeder fait encore référence pour l’Europe agricole. Jacques Chirac avait de la considération et du respect pour les agriculteurs. Pour l’ancien Président, « la France ne sera grande et forte que si elle a une agriculture puissante et répartie sur l’ensemble du territoire. » Aujourd’hui, l’activité agricole est plus stigmatisée qu’encouragée. Sous la pression des ONG qui trouvent auprès des politiques une oreille attentive, la PAC ne semble pouvoir trouver sa justification qu’en tant que politique environnementale. L’équation budgétaire s’annonce donc préoccupante pour les agriculteurs.

 

Les pouvoirs publics français et européens mesurent-ils vraiment que, derrière leurs débats et leurs décisions, il y a des femmes et des hommes qui nourrissent chaque jour leurs concitoyens, qui contribuent à la vitalité des territoires ruraux et à l’identité des paysages, et qui veulent vivre de leur métier ? Les objectifs fixés à la PAC par le traité de Rome en 1957 demeurent inchangés. Et pourtant, lequel d’entre eux est aujourd’hui pleinement atteint ? L’Europe assure-t-elle un niveau de vie équitable aux agriculteurs ? Non. Les marchés sont-ils stabilisés ? Non. La sécurité alimentaire est-elle garantie ? Non, et ce serait une grave erreur de considérer que la souveraineté alimentaire du continent européen est acquise. Le Ceta et le Mercosur font peser de lourdes menaces sur les filières d’élevage de notre territoire, avec des conséquences directes sur nos fermes familiales. Le réseau FNSEA martèle : « N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas » ; c’est aussi cela la souveraineté alimentaire ! Quand L214 n’est que l’idiot utile des grandes firmes américaines qui misent sur le développement de l’alimentation de synthèse, ses militants menacent directement notre souveraineté alimentaire !

 

Pour la FDSEA, il est urgent de repenser la Politique Agricole Commune autour d’une réelle volonté Politique d’accompagner les agriculteurs, d’une véritable ambition Agricole pour l’Europe, et de règles Communes à tous les Etats membres.