Construire ensemble l’avenir de l’agriculture bretonne !
Édito par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA 29
Rappelons-nous, fin 2019, le Conseil régional de Bretagne approuvait son projet de SRADDET et s’engageait à diminuer de 50% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2040 ! Objectif peut-être louable mais c’était sans compter sur la stigmatisation d’un seul responsable : l’élevage !
Alors que la FDSEA prône la nécessité de sauver le potentiel de production finistérien, le Conseil régional avance à marche forcée vers un objectif de diminution de 50 % de productions animales, partant du postulat de base que nous mangerons 66% de moins de protéines animales en 2050 …. Ne nous faisons pas d’illusion, les quelques chiffres sortis de l’étude réalisée par Solagro pour le Conseil Régional sont déjà repris par nos opposants, qui s’empressent d’attaquer le « modèle agricole breton », dont eux seuls connaissent la définition tant l’agriculture bretonne est diverse ! C’est oublier également que sans sa production agricole, la région perdra également sa dynamique économique agro-alimentaire et les emplois qu’elle génère. La région Bretagne est une terre d’élevage et de légumes et doit le rester !
Les agriculteurs ont toujours répondu présents pour transformer et adapter leurs conditions de production et continueront de s’adapter à toutes les demandes pourvues qu’elles s’inscrivent dans des objectifs durables, partagés et tenus ! Arrêtons de faire subir aux agriculteurs des évolutions décidées par quelques politiques plus soucieux de laisser une empreinte teintée de populisme écologique plutôt que réfléchir aux vrais enjeux économiques pour le territoire breton. Quand nos politiques, qu’ils soient élus au niveau local, régional, national ou européen, cesseront-ils de lancer de grandes idées électoralistes sans modéliser les conséquences économiques et sociales ? Après ces périodes de campagnes électorales, souhaitons que les élus aient à cœur de prendre les problèmes avec pragmatisme. Les productions agricoles et alimentaires sont réellement stratégiques et méritent, à ce titre, des orientations fortes, stables et non des schémas idéologiques mal fondés.
Réfléchissons ensemble, politiques, organisations professionnelles, filières, … pour atteindre le facteur de diminution des GES, et dessinons une trajectoire décidée et acceptée par le plus grand nombre d’agriculteurs ! Il est inconcevable qu’en même temps, les politiques nous martèlent sans cesse la nécessité d’assurer notre souveraineté alimentaire et décident de remettre fortement en cause l’élevage français par une diminution de moitié des cheptels bretons.
Les agriculteurs sont à même d’anticiper et de s’approprier les facteurs de changement, de répondre aux enjeux qui leur sont imposés, encore faut-il qu’ils soient encore là demain ! A nous de faire de ce nouveau contexte, des opportunités pour nos exploitations, utilisons les innovations pour répondre aux défis économiques, sanitaires et environnementaux que nous devons relever et arrêtons de subir les injonctions politiciennes de tous bords !