Édito par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA
Populisme écologique contre réalité économique !
L’élection présidentielle à peine achevée s’ouvre une bataille pour les législatives dans un climat bien particulier ! Le risque de démarchage populiste autour des questions d’environnement et de climat, va totalement occulter la priorité post confinement de « reprendre la main » sur la souveraineté alimentaire avec des « décisions de rupture » du Président réélu. Comment ne pas redouter également que, sous couvert de populisme écologique, ce quinquennat déjà annoncé quinquennat écologique ne soit pas également celui de l’intégration de l’agriculture et de l’alimentation dans un grand ministère plus large et plus vert ? Non, ce n’est pas à l’environnement de commander ! Il est vital de maintenir un véritable ministère de l’agriculture, de la ruralité et de l’alimentation, à la hauteur des ambitions de l’agriculture et de l’agroalimentaire français. Les paysans connaissent leur métier, ils mettent en œuvre quotidiennement les transitions utiles et nécessaires à l’avenir de leurs exploitations avec pour ambition de défendre une agriculture durable, innovante, en croissance, pourvoyeuse d’emplois et de dynamisme économique sur l’ensemble de ce territoire !
Nous ne pouvons pas non plus accepter aujourd’hui, alors que nous subissons de plein fouet les conséquences économiques du conflit ukrainien, une hausse de toutes nos charges et des impacts déjà importants sur toutes les productions bretonnes, que la question de la souveraineté agricole et alimentaire devienne marginale ! Nous attendons toujours une juste rémunération de notre travail ! Les négociations commerciales ne sont pas finies ! A nos coopératives et transformateurs de mettre tout en œuvre pour vendre l’ensemble de nos produits à un prix rémunérateur ! Restons mobilisés collectivement pour que la grande distribution sorte enfin de sa logique du prix le plus bas.
Nous devons utiliser le temps qui nous sépare des élections législatives pour faire entendre notre voix et nos orientations stratégiques auprès de l’ensemble des candidats de notre territoire. Nos futurs députés doivent sortir du dogmatisme pour plus de pragmatisme, de réalisme et d’ambition pour l’agriculture. S’ils souhaitent réellement faire vivre leur territoire, ils doivent reconnaître le rôle nourricier de notre agriculture, et soutenir tous les modes de production et s’engager à nos côtés. N’oublions pas le rôle environnemental de notre agriculture : les agriculteurs sont les premiers gestionnaires de leur territoire et les initiatives, notamment celles initiées par Alli’Homme, font des PSE (Paiements pour Services Environnementaux) des vecteurs incontournables de la double performance économique et environnementale de nos territoires.
La FDSEA et son réseau doivent être les interlocuteurs privilégiés des futurs députés pour toutes les questions touchant directement à l’agriculture, et de fait à l’économie du territoire. Notre Force, ne l’oublions pas, nous la tirons de notre maillage territorial, avec 215 syndicats locaux et 39 unions cantonales. Chacun – adhérent, responsable local, cantonal ou administrateur – peut et doit se faire le relais, auprès des élus, de la légitimité et de la représentativité de la FDSEA. Toutes les filières et territoires doivent être représentés à tous les échelons de notre réseau. Ce n’est que par le collectif que nous sauverons la production finistérienne !