13 septembre 2019

Edito Lettre aux adhérents par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA

POPULISME ECOLOGIQUE : POISON DE L’AGRICULTURE ?!

 

La venue de Greta Thunberg en France, puis sa traversée de l’atlantique à la voile, ont été dans tous les médias. C’est assez « étonnant » de voir cette jeune fille bénéficier d’un accueil digne d’un chef d’état… Au-delà de la considération que l’on peut avoir pour les actions menées au nom du changement climatique, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les dessous de cette opération de communication qui met sur le devant de la scène une vision extrême de l’écologie.

 

De la même manière, le traitement médiatique réservé aujourd’hui à l’agriculture est rarement nuancé : c’est noir ou blanc ! Sous l’influence de lobbies plus ou moins ouvertement affichés, il y a d’un côté les robins des bois de l’environnement et du bien-être animal, et de l’autre les agriculteurs… « pollueurs de la nature et tyrans de leurs animaux ». Des minorités bruyantes agitent des chiffons rouges, tels des ayatollahs de l’environnement et de la santé publique ; les politiques foncent sous la pression électoraliste, en oubliant la parole scientifique. Voilà comment nous, agriculteurs, nous retrouvons à devoir gérer les conséquences de décisions politiques qui nous placent dans des impasses techniques et économiques. C’est du populisme écologique ! Par exemple, face à la dangerosité des produits ménagers pour la santé publique, des maires vont-ils interdire leur utilisation dans les habitations ? L’écologie est une science. Détournée en idéologie, elle sert à la diffusion de peurs irrationnelles et déraisonnables !

 

L’agriculture est en évolution permanente pour répondre aux demandes sociétales, à condition que la viabilité de nos exploitations soit assurée ! Or, à ce jour, les modèles d’exploitations présentés comme les plus durables d’un point de vue environnemental n’ont pas tous prouvé leur rentabilité. Une activité n’est durable que grâce à l’équilibre des trois piliers que sont l’économie, le social et l’environnement : enlevez un pilier, c’est la maison qui s’effondre !

 

Nous sommes les mieux placés, ensemble, pour faire passer des messages objectifs et impartiaux sur la réalité de l’activité agricole. Ne laissons pas de place aux pourfendeurs de notre métier d’agriculteur ! La violence des attaques que nous subissons ne doit pas nous faire oublier la richesse de notre métier, notre rôle dans la société et sur les territoires, l’avenir de notre activité incarné par des jeunes aux profils différents qui s’installent. Parce que les réussites sont collectives, elles passent par l’engagement de chacun dans notre syndicat, dans nos organisations économiques et mutualistes, mais aussi bientôt dans les communes à l’occasion des élections municipales !