Une rentrée aride pour l’agriculture !
Édito par Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA 29
Avec la rentrée scolaire s’achève la trêve estivale et vient l’occasion de faire un premier bilan de cet été qui a été particulièrement impactant pour les agriculteurs à tous points de vue : économique, social et climatique !
Hausse des charges, rémunération au ras des pâquerettes, épisodes caniculaires et sécheresse, incendies,… Rien n’aura été épargné aux éleveurs et légumiers, toutes productions confondues.
Nos politiques, à peine revenus aux affaires, brandissent la nécessité non seulement d’une souveraineté alimentaire mais également d’une souveraineté énergétique. Force est de constater que le conflit russo-ukrainien est passé par là et que l’on mesure aujourd’hui combien la dépendance nous coûte cher, faute d’avoir anticipé les évènements ! Gouverner, c’est décider mais encore faut-il prendre les bonnes décisions ! Rappelons-nous, il y a à peine 5 ans, Emmanuel Macron prônait la montée en gamme avec un manque cruel de rationalité économique, qui a mené un certain nombre de producteurs dans le mur ! Rien n’a changé, voire pire, la Distribution continue de tirer les prix vers le bas sous couvert de préserver le pouvoir d’achat du consommateur ; elle n’oublie pas cependant de préserver sa marge et une fois de plus c’est l’agriculteur qui en fait les frais et paie la facture.
Attention à ne pas pousser à bout les producteurs ! Une exploitation qui ferme ses portes ne les rouvre pas ! Notre souveraineté alimentaire ne sera plus qu’un lointain souvenir si les producteurs cessent leur activité faute d’une rémunération enfin décente. Nos campagnes risquent également de faire face à de nouvelles difficultés faute d’entretien de leur territoire.
Les évènements de cet été l’ont démontré : les agriculteurs sont indispensables pour maintenir un tissu rural vivant, dynamique et jouer leur rôle environnemental dans l’entretien du territoire. Ils ont apporté un soutien important aux pompiers dans les incendies des monts d’Arrée, ne ménageant ni leur temps, ni leur énergie, mettant à disposition leur connaissance du terrain et leur matériel.
Soyons réalistes ! Si les agriculteurs mettent la clé sous la porte et cessent de jouer leur rôle nourricier… Ils ne seront plus là non plus pour venir, dans l’urgence, pallier aux défaillances de l’Etat lors des incidents climatiques, qui ne vont pas aller en diminuant. A nous de le marteler encore et encore : sauvons la puissance de production de l’agriculture finistérienne et maintenons sur le territoire des exploitations viables, vivables et durables ! Nos productions ont un coût et doivent être payées à leur juste valeur ! Les agriculteurs doivent être rémunérés au juste niveau ! Aux responsables politiques de prendre leurs responsabilités !