23 novembre 2020

Non aux distorsions de concurrence, non à une gestion régionalisée de la PAC !

 

 

La crise du COVID et le nouveau confinement renforcent encore plus la FDSEA sur la nécessité de défendre les intérêts et de porter les positions syndicales sur les enjeux cruciaux pour nos exploitations sur le moyen et long terme. La réforme en cours de la PAC en est une illustration parfaite. Dans les mois à venir, les instances européennes vont entrer en négociation pour entériner définitivement la politique agricole qui devrait s’appliquer dès 2023 et ce jusqu’en 2027 ! Ce qui s’écrit aujourd’hui aura une influence au-delà de 2027. Les aides directes seront de plus en plus soumises à conditionnalité et à la convergence, ce qui est synonyme de nivellement par le bas, voire même de disparition… Actuellement, notre objectif reste de préserver au maximum le 1er pilier et de permettre à tous les agriculteurs de bénéficier des paiements de l’éco-régime. La convergence européenne des aides de la PAC doit aller de pair avec un vaste chantier visant à lutter contre les distorsions de concurrence entre Etats membres. Pour les agriculteurs bretons, ce sera sinon la double peine : perte d’aides directes et perte de compétitivité ! La FDSEA est déterminée à débusquer et à traquer la moindre distorsion de concurrence avec nos principaux compétiteurs européens : OUI non dénoncerons, OUI nous remonterons des preuves aux instances européennes. Les distorsions de concurrence sont la véritable menace pour nos exploitations familiales. Comment les élus du Conseil régional de Bretagne, soutenus par le président de l’assemblée nationale, peuvent-ils envers et contre tous, et surtout contre les intérêts des agriculteurs bretons, défendre une « PAC régionalisée » ? De manière tristement prévisible, l’agriculture devient le champ de bataille des régionales, la majorité sortante s’évertuant à revendiquer une gestion des deux piliers de la PAC… malgré l’opposition d’une majorité des régions de France et du gouvernement français !

 

De toutes parts, nous subissons l’injonction d’une agriculture plus verte. A la FDSEA, nous portons d’abord et avant tout la revendication d’une agriculture de production rémunératrice, pour une durabilité sociale et environnementale. Seul un collectif économique fort nous permettra d’aller chercher la valeur de nos productions et de prendre une part active dans la prévention des crises. A ce jour, c’est non seulement l’outil que l’Europe donne aux producteurs pour se renforcer dans leurs négociations commerciales, mais c’est aussi la clé d’entrée pour définir collectivement des projets finançables par l’Europe. Plus les producteurs seront organisés, notamment en association d’OP, plus le cofinancement européen sera important. La FDSEA défend inlassablement l’organisation des producteurs. Il ne saurait y avoir d’opportunisme, ni même de cynisme, face à de tels enjeux pour les producteurs. Des coops laitières commencent à demander leur reconnaissance en OP, mais avec quels objectifs ? Capter des aides européennes sans réelle stratégie collective dans l’intérêt des producteurs ?

 

A la FDSEA, nous sommes convaincus qu’il existe une voie pour une agriculture rémunératrice dans la diversité de nos entreprises. Quelle que soit la filière, nous avons tous un rôle à jouer. Ce n’est qu’unis et organisés, avec l’appui de la FDSEA, que nous y arriverons !