10 décembre 2019

Edito de Jean-Alain Divanac’h, Président de la FDSEA

 

Unissons nos forces pour la pérennité de nos productions !

 

Depuis le début de l’automne, la mobilisation du réseau FNSEA ne faiblit pas. Nos actions sur tout le territoire ont permis d’alerter les élus et l’opinion publique sur le dénigrement répété de notre métier, que nous vivons personnellement comme de la déconsidération. A la souffrance des agriculteurs, il faut ajouter de la colère ; une colère attisée par des associations aux idéologies décroissantes, ou anti-spécistes aux financements opaques, et par des élus de la République qui soutiennent les propagandes abolitionnistes et anti-agriculture.

 

L’objectif de la mobilisation du réseau FNSEA était aussi de mettre de la pression sur les industriels et sur la grande distribution, en pleine période de négociations commerciales. C’est en ce moment, dans les box de négociation, que se joue le retour de valeur dans nos exploitations ! La FDSEA a toujours été sceptique sur la théorie du ruissellement, surtout lorsqu’elle repose sur la bonne volonté. La loi Egalim a toutefois le mérite d’avoir créé un code de la route pour une construction du prix en marche avant, fondée sur des organisations de producteurs renforcées. L’Etat doit jouer son rôle de gendarme en contrôlant et en sanctionnant les opérateurs économiques qui refusent de respecter la loi.

 

A nous aussi, agriculteurs, de prendre notre part de responsabilité, en saisissant l’opportunité de rééquilibrer les rapports de force dans les filières. Pris un par un, il est évident que nous serons faibles ! Seul un collectif fort peut offrir de la pérennité à nos productions. En Bretagne, sans l’organisation économique impulsée alors par le syndicalisme, il n’y aurait certainement plus de production légumière ! Mais l’organisation demande des efforts à chacun : elle a des règles, d’abord, comme l’apport total ; elle implique aussi des investissements. Charge ensuite à nos organisations économiques de faciliter les choix d’entreprise de leurs adhérents, mais aussi de respecter les volontés de mobilité lorsque les engagements arrivent à terme. Pour la FDSEA, l’implication de chacun dans l’organisation collective est indispensable à la pérennité de notre activité économique. L’organisation économique est un socle pour toutes les productions, et pour tous les modes de production, sans opposition entre circuit court et circuit long. A un moment ou un autre, tout un chacun s’appuie sur le collectif, ou en profite.

 

Il n’en reste pas moins que même la meilleure de nos organisations ne saurait résister à un manque de demande ! Au mieux, elle sera une bouée de secours. La montée en gamme de nos productions, érigée en dogme par les pouvoirs publics, ne répond pas à la globalité du commerce. Pire, elle organise le déclin de certaines productions. La viande bovine et la volaille sont des exemples flagrants d’une orientation à marche forcée, sans valeur ajoutée pour les producteurs. Par contre, les importations sur le marché français sont en augmentation ! Les accords commerciaux bilatéraux rajoutent des difficultés aux productions : sur certains segments de l’agriculture, les accords commerciaux devraient comprendre des clauses de sauvegarde non négociables. Nos productions et notre organisation sont faites pour répondre à l’ensemble des marchés ; pas pour répondre à la démagogie. Martelons l’excellence des productions bretonnes, dans toute leur diversité !